Ma(demoiselle) chante le Blues

Le blues de Ma Rainey, 2020

Chicago, 1927. Ma Rainey et son groupe passent la journée dans un studio pour enregistrer un disque. Mais ce n’est pas qu’une histoire d’enregistrement. Ce n’est pas une histoire d’enregistrement. Les tensions se cristallisent : les désaccords avec les producteurs, les querelles entre musiciens et la fracture qui se consomme entre le trompettiste Levee et le reste du groupe…. Eclats de voix il y a, et pas nécessairement chantants.

Adapté d’une pièce écrite par August Wilson, ce film est aussi le dernier du regretté Chadwick Boseman. Et ce film est … surprenant, je ne m’attendais pas à ça. Ce n’est pas un mauvais film, mais je n’ai pas non plus été captivée.

Tout d’abord j’ai regardé ce film parce que je pensais que ce serait un film sur Ma Rainey et j’avais bien hâte de le voir notamment pour Viola Davis (que j’adore, regardez la série Murder, vous comprendrez). Beaucoup de promotion a été faite autour de ce film, notamment avec la nomination aux Golden Globes de Viola Davis dans la catégorie Meilleure Actrice, et avec sa transformation physique assez incroyable. MAIS, et je dit bien MAIS, ce n’est pas un film sur Ma Rainey. Finalement, elle n’est qu’un personnage secondaire. On voit assez peu Viola Davis et le chœur de l’intrigue n’est pas réellement elle, sa personnalité.

En effet, il s’agit plus d’une conversation entre hommes. D’un clash de générations. La vieille génération, rodée à l’industrie musicale, est désabusé. Elle sait que cette industrie ne peut aller au delà des clivages entre noirs et blanc, que les noirs se font exploiter et que ca ne changera pas. La jeune génération plus optimiste, croit que si le talent est là, l’artiste est reconnue à sa juste valeur, peu importe sa couleur de peau. L’histoire lui prouvera qu’il a tort.

Ma Rainey n’est finalement qu’une figure emblématique, qui donne de la voix dans ses chansons et pour ses exigences artistiques, mais sa participation à l’intrigue s’arrête là. Si vous voulez tout savoir de la vie de Ma Rainey, vous ne trouverez pas ses informations dans ce film.

Une fois passée la déception liée à la corrélation titre-sujet qui est en réalité inexistante, le sujet en lui-même est intéressant. C’est un beau texte, mais il n’est pas mis en valeur. Le parti pris d’adapter une pièce de théâtre au cinéma est complètement raté. Pourtant, il y a eu de très bonnes adaptations cinématographiques de pièces de théâtre (on peut penser aux multiples adaptations des pièces de Tenessee Williams, ou encore au film Douze hommes en colère de Sydney Lumet). Mais ici la mayonnaise ne prend pas. C’est trop lent. Bien joué, mais trop lent. On n’accroche pas. On a l’impression que le texte est coupé, et maladroitement. Entrer dans l’intrigue est difficile, les propos nous semblent avoir ni queue ni tête. Et surtout, au fur et à mesure que je regardais le film, j’avais une impression de déjà vu. Les propos tournaient en rond, ils disaient la même chose. Je pense réellement que cela est du à des coupes dans le texte, et la difficulté qu’a le réalisateur à rendre ce huis clos étouffant et palpitant.

Autant dire que je me suis légèrement endormie devant ce film , et que j’ai beaucoup froncé les sourcils d’incompréhension. Dommage pour un film qui semblait prometteur et qui arrive à créer visuellement une certaine ambiance. Mais l’ambiance n’est ici pas suffisante pour sauver le film.


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